Potosi, une vraie mine... d'argent !
Une nuit a Uyuni nous aura suffit. Des le lendemain, nous emprunterons notre 1er bus bolivien, sans trop savoir a quoi nous attendre… Uyuni - Potosi = 208 kms de piste, 6h de trajet ! Au bout d’une heure, le bus s’arrete net, il vient de peter une durite. Le chauffeur, qui n’a pas l’air surpris, enfile sa combinaison de mecano et, aide d’un passager, mettra une demie heure seulement a reparer la panne. C’est reparti et malgre ce contre-temps, magie de la Bolivie, nous arriverons a l’heure a Potosi.
Ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde (avec 4090m d’altitude, elle bat meme Lhassa !), Potosi est inscrite au Patrimoine Naturel et Culturel de l’Humanite, notamment de par son architecture baroque. Il est agreable de flaner dans ses petites ruelles pentues, bordees de maisons colorees aux balcons en bois.
Mais la ville de Potosi, c’est aussi et surtout son “Cerro rico” (= montagne riche) qui renferme une quantite considerable de mineraux dont de l’argent. Exploite depuis 1585, le cerro aurait degage suffisament d’argent pour construire un pont jusque Madrid ! Principale source de richesse de la ville, mais aussi principal interet touristique, le cerro et ses 120 mines (soit pres de 1000 galeries) sont visitables.
Braves touristes que nous sommes, curieux du folklore local, nous decidons de partir a la decouverte de ce monde obscur…
Tout commence par un “pedibus” : effectivement, comme (presque) prevu par l’agence, on viendra nous chercher… a pied (imaginez une 10aine de touristes a la queue-leu-leu dans les ruelles de Potosi), ca commence plutot bien. Pas bien grave… On arrive aux vestiaires ou l’on nous donne notre equipement : sur-pantalon, veste, bottes (pour info en Bolivie, le 44 c’est du 42 !), casque et lampe frontale. Une fois equipes, on ressemble plutot a des Playmobils, on prend la route en direction du marche aux mineurs. La, je suis un peu decu car on ne pourra pas acheter de dynamite a 15 bols, soit 1.50 euro, car la mine ou l’on va en est plutot bien dotee ! On se contentera donc d’acheter des feuilles de coca, des cigarettes et quelques boissons rafraichissantes. Avant de partir, notre guide nous fera tout de meme gouter le “reconfort du mineur” : de l’alcool a 96 degres (“buvable”, c’est ecrit sur la bouteille !). Hippsss, ca y est, nous sommes prets, direction : la mine.
Ca commence bien, 1 minute a peine apres avoir penetre dans la galerie, Julie glisse sur une flaque de boue et se retrouve parterre (decidemment, je ne sais pas ce qu’elle a en ce moment ;-) Nouveau depart, cette fois-ci c’est le bon, petit a petit nous disons au-revoir a la lumiere du jour pour nous retrouver dans les entrailles de la montagne, rencontrant de temps a autre les mineurs en plein travail (certains forent, d’autres piochent, d’autres installent des batons de dynamite pour deblayer le passage… ou d’autres encore poussent les wagons remplis de mineraux : n’est-ce pas ce que l’on appelle par chez nous des galibots ? je me trompe surement, merci d’eclairer ma chandelle…).
Drole de sensation que de parcourir, dans un air vicie, plusieurs centaines de metres de ce labyrinthe constitue de boyaux dans lesquels nous progressons, parfois courbes, ou empruntons de simples echelles en bois pour descendre d’une 30aine de metres. L’echange avec les mineurs est un peu particulier certes, ils disent bien quelques mots sur leur dur labeur ou se laissent photographier (parfois par des touristes bien peu respectueux), mais ils savent tres bien que nous avons quelques “cadeaux” pour eux. Cerise sur le gateau de notre visite : la mise a feu d’une 10aine de batons de dynamite alors que nous ne sommes qu’a quelques metres de la (l’onde de choc et le bruit de la detonation sont impressionnants !). Derniere rencontre dans la mine, avec “Tio”, la divinite des mineurs qui leur assure une bonne production (enfin, pas toujours), et nous voila de retour a l’air libre. Ouf, ca fait du bien ! Finalement, le metier de comptable, c’est pas si mal ;-)
Autre visage de Potosi, sa grande braderie du dimanche ou se melangent les stands de bibelots (particulierement kitsh), de jeux de foire, d'artisanat, de sucreries que les boliviens se font un plaisir de gouter (pas bon pour les dents tout ca)...
On aura aussi enfin l'occasion d'aller voir le celebre film "Slumdog Millionaire" qui se deroule en Inde (et qui en reproduit une image authentique), a 1 euro la seance de cine, ca serait dommage de s'en priver !
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Petit aparte…
Au bout de 9 mois de voyage, j’ai reussi a refiler mon “perrinisme” (= maladresse) a Julie : en voulant photographier une eglise dans les rues de Potosi, elle s’est pris le pied, et meme la jambe, dans une grille d’egouts, lachant l’appareil photo qui a fait quelques galipettes sur le bitume. Gravement endommage, sans doute l’obturateur casse, nous nous retrouvons actuellement depourvu de notre arme fetiche ; un bien grand malheur dans ce pays ou chaque scene meriterait d’etre immortalisee.
NB : pour l’expedition dans les mines, nous remercions Pierre Yves et Marie, 2 tour du mondistes rencontres a San Pedro de Atacama, pour avoir joue les reporters photo pour nous. Et puisque nous suivons le meme itineraire, nous partagerons quelques journees de plus avec eux, avec grand plaisir !
PS de derniere minute : dans la serie “la chtite vadrouille a la poisse”, on s’est fait voler notre telephone portable dans notre chambre d’hotel (on avait pourtant ete prevenus…) … Encore une fois, ya pas eu mort d’homme, mais ya plus qu’a esperer que notre voleur n’en a pas profite pour appeler tous ses copains…